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TÉMOIGNAGE DE LAURE : COMMENT J'AI RÉUSSI À FAIRE COHABITER MON BRAQUE DE WEIMAR ET 3 CHATONS

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Les chats et les chiens n'ont pas les mêmes codes. Faire cohabiter sous son toit un chien de chasse et 3 chatons nouveaux venus c'est réputé être mission impossible. Et pourtant Laure, après avoir sauvé Everest et 2 autres chatons, a réussi ce tour de force...
Une démarche que nous avons voulu vous faire connaître car elle peut utilement guider des personnes confrontées au même problème. 

Nous rappelons qu'Everest fait actuellement l'objet d'un avis de recherche à relayer et partager

 

3 chatons et un chien de chasse : le casse tête d'une cohabitation impossible 

Plusieurs semaines passèrent. Les chats furent vaccinés, stérilisés, tatoués et nous aurions pu bientôt les laisser aller librement. Mais la plus grande difficulté devenait la gestion de trois chats avec une chienne de chasse, qui les voyait comme « proies », et sans une constante et haute surveillance, un malheur pouvait arriver d’un instant à l’autre.

Partir de zéro…

 

Nous ne pouvions les laisser seuls ensemble : les chats adoraient la chienne car ils la voyaient depuis toujours, mais la chienne, elle, voulait les dévorer. Donc soit les chats étaient dehors et la chienne dedans, ou le contraire, avec « un système d’écluse » pour éviter le drame lors des changements. Cela devenait invivable. Il n’y avait que deux solutions. Soit me séparer des chats, ce qui était originalement prévu, ou bien éduquer la chienne à les apprécier, ce qui équivaut quasiment « à mission impossible » d’après « internet » avec un braque.

 

Alors, je me suis donnée un laps de temps de 6 mois pour éduquer ma chienne, et ai demandé à mes frères et sœurs de prendre chacun un des chats à la fin du délai si alors je venais à échouer.

Mais j'avais le cœur fendu de devoir peut-être m’en séparer, et de les séparer entre eux.

Déjouer l'instinct de chasse, inclure les chatons dans la meute

Poteau en béton, solide laisse, un calme trompeur…

Pendant des semaines il n’y eu aucune amélioration. J’attachais la chienne gentiment mine de rien à un poteau en béton avec une solide laisse (un braque de Weimar, c’est très, très fort surtout s’il y a un chat !). Je plaçais mes minous, placides eux, dans leur caisse fermée… à 10 mètres distance… et là s’était au début une violence extrême : la chienne se jetait, en tirant sur la laisse, dans la direction des chats tel un monstre.

Je m’approchais d’elle, debout devant elle dans une position dominante, en disant fortement « NON assis !!! NON !!! » et elle finissait tout de même par se calmer un peu, s’asseyant, mais en soufflant comme un taureau et en claquant des dents, avec des yeux révulsés, et recevait des compliments pour s’être calmée.

Rétrécir le cercle

Cela dura des semaines. Je pensais ne jamais y arriver mais la crainte de perdre mes chats me motivait à continuer, malgré les piètres progrès. Puis il y eu 5 mètres d’écart, puis deux, puis un. Cela prenait des semaines. Mais la chienne semblait se calmer de plus en plus et je la récompensais. Je la sentais cependant encore capable de se jeter à la course des chats et de les tuer en 30 secondes, malgré ce calme apparent. Non pas qu’elle soit un mauvais chien, au contraire. Mais la taille du chat et sa fuite le montre en tant que « proie ». C’est son instinct de chien de chasse, et je le lui en voulais pas.

Accalmie et entrée dans la meute

Je faisais dormir les chats et la chienne en même temps dans la chambre, en attachant la chienne pour raison de sécurité, et puis plus tard aussi les faisais manger au même moment, la chienne encore attachée solidement à une certaine distance des chats.

 

Bien entendu, elle était attachée seulement en présence des chats, car sinon elle était et est libre dans la maison et le jardin. Mon objectif était de faire « rentrer » les chats dans la meute de la chienne. Vu par le chien, une meute mange et dort ensemble.

Un livre sur les loups me fut utile.

Premiers contacts tactiles

Bien que la situation fût encore très dangereuse, j’arrivais, pendant la sieste, quand tous les animaux étaient bien alanguis, à approcher lentement un chaton l’un après l’autre tout près de la chienne. Le chat n’en avait aucune peur et tandis que je le tenais, il « pattounait » alors un peu le dos de la chienne couchée dans son panier, qui elle, roulait des yeux surpris sans plus bouger, tétanisée.

 

Dans cette position le chat était calme et plus haut, et le chien ne le voyait pas comme une proie tentante. Je les caressais et leur parlais doucement. Ma chienne connait un ordre «douce…douce » pour saisir des choses ou friandises avec précaution. Exercice de moins d’une minute pour ne pas tenter le diable.

Les choses s’améliorèrent un peu, la chienne cessa de faire « le monstre » en présence des caisses de transport contenant les chats, mais mon laps de temps était presque écoulé et je n’osais pas encore la confrontation directe, qui pouvait être fatale. De longues semaines passaient avec de minuscules progrès, parfois des jours durant sans aucun progrès.

 

Le hasard des portes coulissantes 

Une bonne circonstance arriva par hasard. Une fois, les chats étaient dehors sur la terrasse, et la chienne à l’intérieur. La chienne me surprit, elle regardait les chats au travers des baies vitrées en remuant la queue. Mais cela ne veut rien dire de bon pour autant : les chiens d’arrêt remuent la queue devant la piste du lapin qu’il zigouille ensuite.

 

J’ouvris un tout petit peu la fenêtre coulissante et Elvis mon gros chat noir renifla la chienne au travers de la fente, et la chienne renifla Elvis, l’air content. Elvis toucha la truffe du chien avec sa patte et ils semblaient vouloir jouer.

Mais prudence. Les jours suivants, je retentais souvent ce bref exercice, et les choses se passaient plutôt bien à la fente de la baie vitrée.

 

La marche au pied, en laisse, exercice « le chat c’est NON » !

Puis je tentais « la marche au pied » avec la chienne en laisse courte dans le jardin autour de la piscine, des récompenses à la ceinture dans une pochette. Everest se baladait calmement dans le jardin et finit par s’assoir dans des plantes. Toujours en marche au pied, je passais près du chat, le cœur un peu battant (je sais, il ne faut pas mais mettez-vous à ma place !) et au niveau du chat je disais : « NON, le chat c’est NON » en donnant un petit coup à la laisse. Je félicitais ma chienne et lui donnais quelques friandises. Les exercices ne duraient pas plus de 10 à 15 min. et ce plusieurs fois par jour, quand l’ambiance y était propice, en intégrant l’exercice « chat » parmi d’autres que ma chienne adore faire. Les chats ne nécessitaient pas une éducation concernant la chienne, puisqu’ils n’en avaient aucune peur et l’auraient volontiers « pattounée ». Mais je m’arrangeais pour qu’ils s’éloignent, en faisant « Schiiii » lorsque je passais près d’eux en marche au pied pour exercer la chienne à leurs mouvements de fuite. Cependant les chats et la chienne étaient - hors exercices - encore totalement séparés pour raison de sécurité.

 

La marche au pied, sans laisse, passage à la normalité

Peu de temps avant la fin de mon « délai », j’osais passer en marche au pied cette fois sans laisse. Les trois chats libres au jardin, et moi avec une bouteille en plastique pleine d’eau à la main, histoire de me sentir plus sûre de moi. Pour le cas où ma chienne aurait détalé, elle aurait été aspergée. Le sachant, cela la disciplinait passivement, au cas où. Nous passions et repassions devant les chats, rajoutant quelques autres petits exercices de la normalité de son dressage. Tout se passait bien, plus souplement, mais je ne cranais pas trop.

Les trois chats faisaient leurs petits jeux, la chienne se concentrait sur ses exercices. Elle adore cela et probablement, elle a alors totalement intégré les chats dans sa meute. Mais je craignais encore le moment où ils pouvaient détaler devant elle et redevenir des proies pour elle.

JOUR J ! IL A FALLU SIX MOIS ET UNE INFINIE PATIENCE !

Somme toute, tout se passait bien. Enfin ! Le jour J arriva où je stoppais l’exercice du jour en laissant cette fois chats et chienne libres dans notre espace, toutes portes et fenêtres ouvertes. Le printemps et la fin du délai arrivaient, il était temps.

 

Les animaux avaient bel et bien formé une meute. Bien souvent pas de place pour moi sur le canapé car chats et chienne y étaient largement installés tout méli-mélo.

 

Je me suis aperçue que les chats semblent admirer la chienne. Ils copient ses postures, se couche près d’elle dans la même position. Ils échangent des marques d’affection quand ils se retrouvent, à peine perturbés par leurs différences de codes.

 

Parfois quand ils détalent, la chienne a un petit réflexe, une fraction de seconde. Puis elle reconnait ses amis et ne les course jamais. Les taquineries finissent toujours bien !

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